• Le Dieu qui restaure

    Ce texte a été écrit par David MARTORANA

    Texte biblique: Jean 21 : 15-19

    15 Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. 16 Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. 17 Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. 18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. 19 Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. "

    Le contexte

    Jésus affirmait dans les Evangiles (Lc 10. ) qu'il était venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C'est pour cela qu'il a passé une grande partie de son temps à prêcher l'Evangile du Royaume de Dieu et que la dernière semaine fut son offrande à Dieu, son sacrifice en faveur de notre péché. Dieu le Père ayant accepté le don de Son Fils le ressuscita. Cela fut une preuve que le salut était bel et bien accompli. Le Seigneur ressuscité apparaît donc à ses disciples. L'épisode que nous venons de lire se situe dans l'intervalle de temps entre la résurrection de Jésus-Christ et son ascension.

    Je vais vous donner aujourd'hui 3 lettres, pour vous permettre de retenir l'essentiel du message. Normalement, en français,

    R.A.S signifie normalement « Rien à signaler ! »
    Aujourd'hui, dans notre texte, il aura la signification de :
    Résurrection / Restauration,
    Amour et
    Service / Soumission

    La résurrection fondement de la restauration

    Paul a écrit aux Corinthiens (1 Cor 15.19) que si le Christ n'était pas ressuscité, nous serions les plus malheureux de tous les hommes !

    Imaginez combien cela aurait pu être vrai pour l'apôtre Pierre. Mettons-nous un instant à sa place. Il avait reconnu en Jésus le Messie promis et espéré. Cela lui avait été révélé de la part de Dieu lui-même. Pierre faisait parti des « privilégiés » qui ont assisté à certains miracles en privé : la transfiguration et la résurrection de la fille de Jaïrus, par exemple ; Pierre est encore choisi par Jésus lui-même, pour être avec lui, juste avant d'être livré. Pierre est prêt à mourir pour Jésus. Il va lui-même le dire : « Quand tous seraient scandalisés, je ne le serai pas... quand il faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas ! » Quelle force ! Quelle passion !

    Et pourtant, nous connaissons tous la suite de l'histoire... Jésus fut livré, et tous l'abandonnèrent... y compris Pierre ! Et celui-ci fit même plus que les autres disciples : il le renia par 3 fois ! Quel échec ! Quelle déception ! Effectivement, si Christ n'était pas ressuscité, je crois bien que Pierre aurait été l'homme le plus malheureux de tous les hommes. Sa vie aurait été marquée à tout jamais à l'encre rouge de cet échec. Comment aurait-il pu poursuivre sa vie ?

    Mais heureusement que l'évangile ne se solde pas sur une défaite : Christ est ressuscité ! L'œuvre du salut n'est qu'une. Si Jésus est mort sur la Croix, abandonné de tous, c'était y compris pour pardonner le reniement de Pierre ! Mais si Christ est ressuscité, c'est pour que Pierre puisse expérimenter la puissance de la grâce et de la vie nouvelle qui découle de l'œuvre de Christ.

    Quelqu'un disait : « si la mort est un mur, la résurrection du Christ est une brèche ! »

    Parce que Christ est ressuscité, Pierre a pu être restauré. Il fallait que le Christ ressuscite pour que nous puissions expérimenter la nouvelle vie ! Cela fait partie de l'œuvre de re-création. La mort est le pire des échecs de l'homme ; la Bible dit qu'il s'agit du dernier ennemi à être vaincu (1 Cor 15.26). A peine né, l'homme se dirige inexorablement vers la mort. Son corps dépérit lentement. Pourquoi ? A cause de notre péché ! L'humanité est sous le poids de la condamnation. Trop souvent, nous ne considérons que l'un des aspects de l'œuvre de Christ : sa mort expiatoire et substitutive. C'est bien mais ce n'est pas complet. Si le Christ était seulement mort à notre place, notre dette aurait été réglée ; remarquez, c'est déjà beaucoup ! Mais Dieu, dans son œuvre de salut, veut faire bien plus que cela. Il ne veut pas seulement annuler l'effet du péché, et de nos échecs, mais il veut nous « créer à nouveau ». Et la résurrection est le signe et le symbole de cette « re-création ».

    Quelle bonne nouvelle ! Il y a de l'espoir pour nous ! Pourquoi ? Parce que notre Dieu est vivant et la mort, le plus grand de nos échecs, a été englouti dans le tombeau ! En s'abreuvant du sang du seul Juste, la mort elle-même a perdu son pouvoir. « Il est l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, celui qui détient les clés du séjour des morts ! » Il a triomphé et en Lui nous sommes plus que vainqueurs ! La résurrection de Christ est le fondement de la restauration de Pierre. La résurrection de Christ est le fondement de notre propre restauration. Oui, si le Christ n'était pas ressuscité, nous serions encore dans nos péchés et dans nos échecs et nous serions les plus malheureux de tous les hommes mais aujourd'hui, il veut encore se présenter à nous et nous donner la possibilité d'être restaurés.

    L'amour, fondement de toutes choses

    Quand Jésus se présente à Pierre, il ne va tout de même pas faire comme si rien ne s'était passé.

    Il est intéressant de noter qu'il n'y a qu'une chose qui importe pour le Seigneur Jésus-Christ : l'amour ! Jésus demande par 3 fois à Pierre s'il l'aime. On a tellement insisté dans notre milieu sur le jeu de mots entre le verbe « agapaô » et « philéô » que j'attire votre attention ailleurs.

    Avant de lui confier un service, avant de lui donner une mission, Jésus s'assure d'une chose : de l'amour de Pierre. Nous ne pouvons pas aimer ni servir les autres correctement si nous n'aimons pas d'abord le Seigneur Jésus lui-même. Cet amour ne peut pas se comparer aux autres ; c'était un peu la tendance de Pierre, avant son reniement : « je t'aime plus que les autres ». Après la résurrection, Jésus va donc lui demander : « m'aimes-tu plus que les autres ? » Non ! Maintenant, Pierre sait que l'amour pour le Sauveur est une question personnelle.

    L'amour, dans les paroles mêmes de Jésus, est lié directement à l'obéissance de Sa Parole. Cela n'a rien de sentimental ; dans la Bible, l'amour est plutôt lié à la volonté et à l'engagement ; les sentiments viennent ensuite.

    « Si vous m'aimez, gardez mes commandements. [...] Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerais et je me ferai connaître à lui. [...] Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui. »
    Jean 14 : 15, 21, 23, 24

    L'amour que Jésus va trouver maintenant chez Pierre est de cette teneur ; il a été purifié d'un zèle qui était « charnel ». Pierre pensait auparavant qu'il pourrait aimer et suivre Jésus-Christ par ses propres forces. Mais après un tel échec, il s'en remet à Jésus : « tu sais que je t'aime ». Il dit en quelque sorte : « Je ne veux plus présumer de mes forces et de la même manière que tu savais déjà que j'allais te renier, tu sais que je t'aime d'un amour imparfait. »

    Pierre est enfin apte à diriger les autres ! Il est enfin également apte à suivre le Seigneur Jésus partout où il ira. Il ne présume plus de ses forces et s'en remet à Dieu.

    Réfléchissez un instant ; Pierre avait, comme de nombreux Juifs de l'époque !, une conception erronée du Messie. Il pensait que le Messie allait venir faire la guerre et chasser les Romains de la Terre d'Israël. Vous savez bien que Jésus fut un Messie complètement différent de la pensée qu'en avait Pierre. Il a même été crucifié, lui, le Prince de la Vie ! Quel Messie ! Souvenez-vous ce qu'a répondu Pierre lorsque Jésus enseignait ses disciples au sujet de sa crucifixion et sa résurrection ; c'était juste après que Pierre ait reçu la révélation du Père que Jésus était le Messie. Pierre se mit à « reprendre Jésus » et à lui dire : « A Dieu ne plaise ; cela ne t'arrivera pas ! », Mt 16.22. Assurément, la conception messianique de Pierre était très différente de celle de Jésus !

    Il faudra que Pierre passe par cet échec monumental, suivi bien entendu de sa restauration, pour qu'il comprenne certains principes importants. Il pourra ensuite lui-même écrire que l'Esprit qui était dans les prophètes de l'Ancienne Alliance « attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies », 1 Pi 1 : 11.

    Lorsque, sur cette rive, Jésus demande à Pierre : « m'aimes-tu ? », Jésus est en train de demander à Pierre : « peux-tum'aimer, toi, Pierre, même si ma volonté et mes plans sont radicalement différents des tiens ? » « Est-ce bien moi que tu aimes, ou ta conception du Messie ? » « Pierre, acceptes-tu de me suivre, même si mes plans ne sont pas les tiens ? »

    Quelle bonne et grande question !
    « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. »

    Service / Soumission à la volonté de Dieu

    « ... pais mes brebis. » Il s'agit du troupeau du Seigneur ! Nous ne sommes que des délégués, des auxiliaires. Il est intéressant de constater que si nous aimons le Seigneur, cela va se manifester envers les brebis ! Nourris-les, prends en soin, demande Jésus à l'apôtre Pierre. L'amour que nous portons au Seigneur ne peut pas rester désincarné ; il se manifeste envers nos frères et sœurs dans la foi. Nous ne pouvons dire aimer Dieu que nous ne voyons pas, si nous n'arrivons pas à aimer nos frères que nous voyons.

    « Quand tu seras vieux, on te mènera... »

    L'appel de Pierre s'accomplit pleinement lorsqu'il s'en remet à la souveraineté de Dieu. Dans notre monde, les puissants sont ceux qui font ce qui veulent et qui ne sont inquiétés par personnes ! Votre patron pourra peut-être, par exemple, se permettre d'arriver en retard (ce n'est pas très productif mais bon) ; c'est le patron, il fait ce qu'il veut. Par contre, si vous arrivez en retard, en général, c'est la porte !

    Jésus renverse les valeurs ! Le vrai leader, le vrai responsable, sera celui qui sera capable de se laisser conduire là où il ne souhaitait pas aller ! Pourquoi ? Car il est soumis à bien plus grand que lui ! C'est cela la véritable grandeur aux yeux du Seigneur ! Ceux qui sont capables de renoncer à eux-mêmes et de dire : « non pas ma volonté, mais la tienne ! » N'est-ce pas ce chemin qu'a suivi notre Seigneur Jésus-Christ ?

    Par sa mort, Pierre a glorifié le Seigneur. Comment est-ce possible ? Est-ce uniquement notre mort en martyr qui glorifie le Seigneur ? Non ! Loin de là ! Ce qui glorifie le Seigneur, c'est notre obéissance ! Lorsque nous sommes capables de nous laisser conduire là où nous ne voulions pas initialement aller. Le Père est glorifié lorsque nous portons du fruit pour Sa gloire, Jn 15 : 8.

    Conclusion

    En conclusion, si Jésus dans cet épisode pose plusieurs questions à Pierre, je crois qu'il nous interpelle également aujourd'hui.

    • Avons-nous conscience que le Christ est ressuscité, qu'Il est notre Seigneur et que nos péchés et nos échecs ont été cloués sur la Croix ? Sommes-nous conscients du fait que le même Esprit qui a ressuscité Christ d'entre les morts vit en nous ? Nous devons Le rencontrer, à nouveau. Tant que Pierre n'avait pas rencontré le Christ ressuscité, il se contentait de son ancien style de vie. Qu'en est-il de nous aujourd'hui ?

    • Quelle est la teneur de notre amour pour le Seigneur ? Quelqu'un disait que : « L'ennemi de l'amour, c'est l'amour propre. » On aurait presque tendance à croire que le seul opposé de l'amour c'est la haine. Et pourtant, l'amour propre est un réel obstacle à l'amour vrai. Qu'en est-il de notre amour pour le Seigneur ? La vraie grandeur est de pouvoir se soumettre volontairement au Seigneur et de répondre par l'affirmative à sa demande : « Toi, suis-moi ! »

    David MARTORANA

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