• Qu'est-ce qu'une personne ? Fondements de l'éthique sociale chrétienne

    Cet article a été écrit par Hubert HOULIEZ le vendredi 17 septembre 2010. Vous pouvez le retrouver sur son blog à l'adresse : http://l.oiseau.sur.la.branche.over-blog.com/article-fondements-d-une-ethique-sociale-chretienne-2-qu-est-ce-qu-une-personne-57241853.html 

    La culture occidentale nous porte à voir en l’homme un individu, c’est-à-dire un être coupé des autres, totalement autonome. Cette fiction, issue des rêveries des penseurs du contrat social empêche de comprendre ce qu’est l’homme.

    Considérer l’homme comme une personne, c’est voir en lui un être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, un être de relation, par analogie avec les personnes de la Trinité. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa ». (Gn, 1, 27) L’homme ne peut se réaliser comme homme qu’à travers un riche réseau de relations et d’abord celle de l’homme et de la femme qui perpétue la vie. La famille naît de cette relation et va permettre à l’enfant de s’épanouir. Si un être humain bienveillant ne se penche pas sur lui dès son plus jeune âge avec un minimum d'amour, le petit d’homme restera un être atrophié. Cela reste vrai toute la vie, d’une façon peut-être moins flagrante mais aussi réelle : c’est dans la relation avec son prochain que l’homme se construit. Si l’enfant ne quitte son père et sa mère pour s’ouvrir à l’autre, il ne devient pas pleinement homme. L’amitié, la vie communautaire le feront grandir. La philosophie ancienne affirmait que l’homme était un animal social, on pourrait aussi dire que l’homme est un animal dépendant. Tout cela signifie une même chose l’homme est un être de relation ; coupé de sa relation à autrui, il dépérit. Ceci est un fait d’observation à la portée de tous.

    Mais la relation la plus importante, bien qu'elle passe souvent inaperçue, est la relation personnelle à Dieu. Coupé de son créateur, l’homme n’est plus, il peut donner l’apparence de la vie comme certains arbres déracinés mais la mort l’a déjà marqué ; relié au Christ, l’homme est pleinement lui-même, il se réalise dans toute la richesse de ses talents : « Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils possède la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu ne possède pas la vie ». (1 Jn, 5, 12)

    C’est l’amour qui est le signe auquel on reconnaît l’authenticité de la relation au Christ : « Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour » (1 Jn, 4, 7). De la relation au Christ naît donc l’amour qui est la clef de compréhension de cette caractéristique si souvent soulignée de la personne humaine : son libre arbitre. Certes c’est par le libre arbitre que l’homme pèche mais sans libre arbitre, il n’y a pas d’amour vrai. La personne humaine est libre parce qu’elle est faite pour aimer. Elle est libre POUR aimer.  La personne humaine est ainsi être de relation mais est de relation librement consentie. L’homme peut hélas se couper de son prochain, il peut hélas se couper de Dieu, c’est le prix à payer pour que ces relations soient des relations d’amour. Cette liberté fondamentale de l’homme doit être respectée, c’est par cette capacité d’aimer que l’homme ressemble à Dieu, c’est par elle qu’il est revêtu de dignité : la personne humaine ne doit jamais être transformée en objet livré à la volonté d’autrui, ni par la force, ni par la manipulation. Un objet ne peut aimer et sans l’amour je ne suis rien. Priver l'homme de cette liberté, c'est le couper de sa vocation à l'amour, c'est le couper de son être personnel.

    Hubert HOULIEZ

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