Alain LEDAIN - Partages, pensées, réflexions...
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La modernité est issue des Lumières. Elle se caractérise par une foi en la raison et le progrès. La raison a permis d’élaborer des valeurs et des idéologies avec un souci de cohérence. Malheureusement, après l’avoir divinisée, c’est en son nom que l’on a lutté contre le vrai Dieu. Quant à la croyance dans le progrès, elle a donné une perspective optimiste de l’Histoire… jusqu’à ce que nous en ayons honte.
En effet, la modernité s’est trouvée remise en cause par le XXème siècle : Ce siècle a connu les guerres les plus meurtrières de l’histoire, les génocides, les camps de concentration et les totalitarismes (le nazisme et le communisme entre autres).
C’est pourquoi, désormais, toutes les idéologies produisent de la méfiance ; la foi en l’Homme et dans le progrès a été perdue. On est passé de la modernité à la postmodernité.
A l'ère de postmodernité, on ne croit plus en rien. Toute vérité intemporelle et absolue a perdu sa légitimité, toute vérité est suspectée. Notre temps est envahi par le scepticisme, le relativisme, l’athéisme et, en fin de compte, le pessimisme. On ne croit plus en des valeurs valables pour tous ; on encourage les marginalités.
Les vérités sont à géométrie variable et tous doivent se plier aux pensées du moment (de la majorité) au risque de la raillerie, de la moquerie, de l’insulte et de l’exclusion.
Le bien étant devenu indéfinissable, on recherche le bien-être et l’accomplissement de soi.
Au plan religieux, on aime l’irrationalité, on est superstitieux, on manifeste un certain goût ou une adhésion floue pour les religions importées… que l’on connaît fort peu d’ailleurs. Mais qu’importe ! A quoi servent les doctrines ?
L’émotionnel prime et sert d’argument. En fait, règne l’émotivité angoissée. D’ailleurs, certains crimes sont condamnés, davantage parce qu’ils provoquent un sentiment d’effroi ou d’horreur que parce qu’ils manifestent le mal. Comme nous nous sommes coupés de toute référence transcendante, le mal n’est plus désigné, pensé même s’il est souvent contemplé au cinéma, à la télévision, par les jeux vidéos violents… Les criminels sont des victimes de leur condition sociale et les pervers sexuels des malades. On se refuse de porter un jugement par volonté de respecter la diversité des opinions et des croyances et de ne pas tenir un discours normatif.
Un goût de néant et une perte se sens, de significations se dégagent de notre époque de déconstruction nihiliste. C’est pourquoi nous nous sentons coupables transmettre un quelconque héritage aux générations futures ; c’est pourquoi nous avons honte de ce qu’est l’homme : il faut le reconstruire, il faut en devenir le créateur, il faut le redéfinir. Ce qu’il est naturellement, qu’importe ! Et commençons par le libérer de ce sexe qu’il n’a pas forcément choisi… C'est là une explication des idéologies issues des gender studies.
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Pour nous chrétiens, le défi est de manifester notre espérance au milieu des champs de ruines. Comment le faire faisons-nous concrètement ?