Alain LEDAIN - Partages, pensées, réflexions...
Les marques assurent la fonction de reconnaissance sociale, d’appartenance à une communauté dans laquelle les individus s’identifient grâce aux objets qu’ils consomment.
Exemple : habillement en Adidas ou en Nike
« La marque cherche à pousser le spectateur à consommer son produit pour s’identifier et se rattacher au groupe de tous ceux qui partagent cette vision de soi et du monde que la publicité soutient. »
(Source : Marc-Olivier Arnold et Saverio Tomasella – Article : « Métasémiotique des représentations de la femme et de l’homme dans la publicité », © 2004, CEM)
Les adolescents sont particulièrement exposés à la tyrannie des marques.
« J’viens de là ou on fait attention à la marque de ses textiles
Et même si on les achète au marché, on plaisante pas avec le style » (« Je viens de là » – Grand Corps Malade)
La publicité nous vend un idéal de bonheur et de vie qui ne dépend que de nous de posséder… sous condition d'acheter toujours plus d'objets. Nous achetons de plus en plus pour donner littéralement un sens à nos vies. Nous leur demandons tout simplement de nous rendre directement heureux.
Toute bonne conception publicitaire joue sur les bas-instincts et fantasmes primaires, c’est à dire : mythes de la jeunesse absolue et de la beauté éternelle, valorisation de l'égo…
Ainsi, acheter, c’est se donner l’illusion de posséder toutes ces choses (jeunesse, beauté, valeur…).
« Jadis, la beauté était un idéal. Aujourd’hui, au travers des images publicitaires, le souci esthétique en accord avec les canons socio-économiques est une obligation, une contrainte, un devoir culturel qui pèse lourd sur l’estime de soi. La beauté est une source d’oppression dans notre société où l’apparence est devenue primordiale. Elle s’est imposée, tout comme la jeunesse, au rang des moyens de distinction sociale. »
(Source : Marc-Olivier Arnold et Saverio Tomasella (Psychanalyste))
Nous avons déjà fait référence à la « communion par l’objet ».
Voici une accroche publicitaire de Sony : « Je l’ai rêvé, Sony l’a fait – Sony. Le créateur ».
Sony surpasse la transcendance en ce qu’il répond aux rêves des humains sans médiation et sans prière : « Le rêve n’a pas même besoin d’être exprimé pour être entendu, c’est-à-dire exaucé par Sony. »
Sony comprend le désir, même inconscient. Il entend mes soupirs inexprimables. Il « fait » mon rêve. Certes, Sony est le Créateur mais, en définitive, je le deviens : Je dois seulement rêver et mon désir se transformera en réalité.
Elle crée de faux besoins.
Elle tue notre volonté de dire non.
Par des produits et des modes de vie standardisés, elle crée un monde uniforme (refus de la diversité).
Elle ne veut plus d’humains, elle veut des consommateurs.
« Elle engendre une civilisation où le culte de l’ego est religion, où l’existence n’est que divertissement, mais jamais investissement de soi. Elle produit directement des comportements mortifères. »
(Source : site « Philosophie et spiritualité » http://sergecar.perso.neuf.fr/)
Suite de cet article : Le consumérisme - Un impact considérable